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Faut qu'ça guinche

Chronique

 

« Le tatoué » est une chanson représentative du premier album de Gueules d'Aminche : des rythmes enlevés et un tempo soutenu, mais néanmoins varié, constituant un véritable appel à « guincher », comme nous y invite le chanteur. Si la musicalité de la chanson ne peut être contestée, ce n'est pourtant pas là que réside l'essentiel. Une écriture particulièrement riche vient ainsi sublimer cette partition, qui réciproquement donne encore plus de charme à la mise en parole. Ainsi, comment ne pas se représenter le tatoué tel un Fonzy ou encore un personnage de Frank Margerin quand Gueules d'Aminche le chante tel « le Fangio du quartier (…) filant tout droit sur sa Harley ».

Bien que festif avant tout, ce morceau n'est pas pour autant dénué de messages ; le tatoué est peut être « le genre de gars dont toutes les filles raffolent » mais il n'en finit pas moins par s'enfuir avec son amoureux. On imagine là aussi aisément la trame de ce morceau prendre place dans une petite ville, à l'époque où l'homosexualité était aussi difficile à assumer que les gangs de motards étaient nombreux. Que l'on ne s'y trompe pas pour autant, il ne s'agit en aucune façon pour Gueules d'Aminche de livrer, ici, une chanson qui serait avant tout militante, mais bel et bien de proposer un morceau enjoué, avec des images que l'on peut aisément se représenter, tout en livrant au passage un hommage à un personnage marquant. Ce morceau est d'abord et surtout une invitation à la fête partagée, au bonheur et à la joie de vivre.

 

Le Tatoué, Gueules d'Aminche, Perdre le nord, 2011

                                                            

par Hugo Pietka

le 25 avril 2014

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