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Énora Malagré elle

Chronique

 

Trop c'est trop. Lors de sa dernière interview avec Pharell Williams, Enora Malagré est allée trop loin. Affalée sur le canapé, pause langoureuse et battements de cils à l'appui, la jolie bretonne s'est totalement laissée aller. Nous étions déjà habitués à ses sorties lyriques dans l'émission de Cyril Hanouna Touche pas à mon poste sur D8 où, enfonçant des portes grandes ouvertes, la blondinette se pensait à l'abri de toute contestation. Mais là, ce fut le coup de grâce. Entamant l'interview par un « Ça va mon bébé ? », la chroniqueuse a manifestement dépassé toutes les bornes du vulgaire.

 

Se voulant cool et jeun's à plus de 30 ans, proche des adolescents, la jeune femme a semblé ce mercredi oublier l'éthique, le respect, la classe, bref : le professionnalisme. C'est dommage. Son parcours avait pourtant bien commencé : repérée grâce à son timbre de voix par Farida Dimerdji, fondatrice de Radio Nova, elle enchaîne très vite les émissions à succès. Récemment émue par le départ de Natacha Polony de l'émission On n'est pas couchés, elle lui écrit une lettre touchante et empreinte d'admiration. Une femme à priori sensible et intelligente donc, mais qui se cache derrière une image de banlieusarde mal dégrossie. En 2010, chroniqueuse aux côtés de Sébastien Cauet dans son émission C'Cauet sur NRJ, la « caillera » de la radio se lâche, toutes brides délestées : en costume d'infirmière digne d'un mauvais porno des années 90, elle brise des couples à coups d'expressions douteuses telles que « laisse-moi te titiller le joystick ». La finesse au vestiaire pour cette étudiante de droit qui abandonne son cursus au bout de la deuxième année. Peut-être aurait-elle dû continuer, et ainsi bénéficier de cours de rhétorique.

 

De l'assurance à l'insolence, le pas est franchi

 

Face à Pharell Williams manifestement gêné par son comportement, la jeune femme fait figure de « groupie en chaleur », selon RTL.be. Elle ricane, accole familièrement le chanteur... Lui pose ses questions manifestement préparées au pied levé, et plus si affinités. On en oublierait presque que son interlocuteur est le producteur le plus médiatisé de l'année 2013 pour sa collaboration avec le groupe Daft Punk

Par son refus de la langue de bois, Énora Malagré a réussi à se faire sa place au soleil. Mais visiblement contaminée par le créneau 21h00-minuit, elle continue de jouer la carte de la provoc', avec parfois autant de finesse que Nabilla Benattia commentant un débat politique. Le langage châtié, très peu pour elle. Pleine d'assurance sur D8, elle se permet des jugements déplacés accompagnés d'une désinvolture digne d'une adolescente de quinze ans. Son fond de commerce est le clash, qu'elle exploite jusqu'à la moelle en critiquant TF1 et autres émissions de télé réalité destinées selon elle à « la bonne ménagère qui ne fout rien, avec ses gâteaux dans le four ». Peut-être aurait-elle besoin d'une piqûre de rappel quant à ses allocutions nocturnes, dialogues sans retenue avec des adolescents à base de « Elle t'a pépon ? », « Elle t'a lébran? ». L'île de la tentation version radio. Un modèle pour ces jeunes qu'elle se targue de représenter.

La chroniqueuse approche des 35 ans. Il serait peut-être temps de se calmer, d'apprendre la bienséance et la retenue, et d'acquérir un peu plus de maturité. On ne crache pas dans la soupe. Qui est-elle pour insulter les gens, les mêmes qui allument tous les jours Direct 8 à 18h30, qui participent de son succès ? Enfant du PAF, elle tue le père. Après de nombreuses critiques suite à sa rocambolesque rencontre avec Pharell Williams, l'animatrice aurait répondu : « déchaînez-vous, ça glisse sur moi Â». Oui, Énora, ça glisse. Attention à ne pas savonner un peu plus la planche.

 

Par Manon Griboux

le 5 mai 2014

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