top of page

Promenons-nous dans les bois

Chronique

 

Qui ne s'est jamais promené tôt en forêt, un matin après la pluie, pourra difficilement comprendre à quel point les sens sont en éveil à la seule évocation de ce contexte. Tout y semble si paisible comparé à l'agitation de la ville ; il y a règne pourtant mille fois plus de vie. Les repères sensoriels se trouvent alors bouleversés.

Le regard se perd dans l'observation de mille petits détails tandis que l'ouïe est partagée entre la contemplation du calme et une attention exacerbée par tant de bruits légers, auxquels elle n'est plus habituée. Plus encore que la vue et que l'ouïe, c'est l'odorat qui semble renaître.

 

Quotidiennement anesthésié par les odeurs de la cité moderne, il redécouvre sa propre existence et se laisse alors submerger par l'incroyable richesse des senteurs. C'est le bois humide qui reçoit les premiers rayons du soleil, c'est le parterre de feuilles qui recouvre un sol gorgé de vie, ce sont les odeurs de mousses et de fleurs portées par le vent.

 

C'est ici un écureuil, là une biche, ici encore un autre animal, c'est un air chargé de messages qui semblaient oubliés. C'est une odeur emplie d'un sentiment de liberté ; la liberté d'échapper aux assauts permanents d'un monde dépourvu d'odeur pour s'en aller retrouver un autre monde, presque oublié, mais qui semble pourtant, alors, tellement plus réel.

 

Par Hugo Pietka

le 22 mars 2014

bottom of page