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Le retour de Queen B

Critique

 

Quoi de plus efficace que de dévoiler un album surprise qui surprend même les journalistes ? Le buzz est total et c’est Beyonce qui en a eu l’idée. Associez à cela un album visuel où chacune des quinze chansons sont accompagnées d’une vidéo produite et réalisée par les plus grands producteurs du moment. Et on ajoute des paroles personnelles qui dévoilent la vie et la personnalité d’une Beyonce habituellement évasive et privée. On y retrouve sa fille, Ivy Blue sur la chanson Blue, ainsi qu’un duo avec son mari Jay Z (Drunk in love). Les poids lourds de la production de cette décennie, Pharell Williams, Jay-z et Timbaland et les chanteurs Justin Timberlake et Frank Ocean entre autres, ont participé à cet album. 
 

Si cet album peut paraitre en fin de compte assez narcissique, Beyoncé montre à l’industrie musicale et à ses fans qu’elle est capable de réussir un album sur la longueur. Savant mélange de piano-voix, pop, soul et R’n’B, cette mixité  fonctionne grâce au casting de l’album et montre une Beyoncé impressionnante, jouant avec  sa voix et déployant les gammes qu’elle peut atteindre.  Voix qu’elle utilise pour chanter toutes les facettes de sa féminité, qu’elle revendique comme un pouvoir  et non comme une faiblesse. Elle exploite d’avantage la tournure féministe qu’avait pris son précédent album, notamment avec le tube « Who run the world ? Girls Â», porté par une armée de femmes qu’on retrouve dans le clip de Superpower. Une sexualité assumée, des diktats ignorés, une féminité revendiquée, voila ce que montre Beyoncé, de façon certes excessive et impudique mais cette stratégie a le mérite d’être franche et frontale. Elle dénonce les clichés que la société du paraitre projette sur la femme : « La perfection est la maladie de la nation Â» (Pretty hurts) et l’obligation du mariage à travers le discours de la féministe Chimamanda Nagozi Adichie (Flawless).

 

Avec un album personnel, et une voix puissante, Beyoncé assume son statut de Wonder Women, femme, mère, chanteuse, business women, elle tente de se rebeller contre le culte de la perfection qu’a mis en place la société et nous invite à faire de même. La question est : Faut-il y voir un coup marketing destiné à rapporter le plus d’argent possible ou le cri d’une femme célébrant la féminité et condamnant la société ?

 

 

Par Clémence Germain

le 2 mars 2014

 

Beyoncé, Beyoncé, 2013, Columbia Records

 

 

 

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