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Un petit tour à la Ferme du bonheur

Chronique

 

Comme une parenthèse au sein de la ville, tel un lieu improbable sorti tout droit d'un imaginaire débridé, la Ferme du Bonheur est un lieu unique en son genre. Située à quelques quelques minutes à peine de La Défense, coincée entre les tours HLM, la route nationale et l'Université de Nanterre, cela ressemble peu à un endroit propice à l'agriculture, et pourtant. D'agriculture il est question, mais pas que ; la Ferme est ainsi présentée comme « une cellule de recherche et de réflexion sur l’Homme et la Terre qui utilise la culture sous toutes ses formes (théâtre, musique, danse, arts plastiques, cinéma…) mais aussi l’action sociale et la pédagogie…ou encore l’urbanisme, l’architecture, l’environnement, l’agriculture, l’écologie... Tout un programme donc.

 

Née dans les années 90, elle est aujourd'hui constituée en association, comptant plusieurs salariés et de nombreux bénévoles. Au commencement, c'est un espace déserté, comme il en existe beaucoup, qui est rapidement squatté et réaménagé. Très rapidement, le lieu prend une nouvelle dimension. Aujourd'hui, des années de pratique de la récupération et de l’auto-construction offrent un résultat architectural inattendu : une immense grange modulable en salle de théâtre/danse/projection, une table d'hôtes (récemment ouverte dans le cadre d'un projet d'économie sociale et solidaire), diverses caravanes, le tout dans le même espace qu'une bergerie ou qu'un poulailler ! Ajoutez à cela que depuis quelques années, un pré est venu s'ajouter à la Ferme, situé à quelques encablures de celle-ci, dans un espace non moins inattendu, dans un terrain jadis en friche, en contrebas d'une voie de RER, juste au dessus de l'autoroute.

 

Comme son nom l'indique la Ferme est donc... un lieu pour l'agriculture. C'est aussi un espace culturel à part entière. Accueillant aussi bien des artistes en résidence que des événements plus ponctuels, tel des représentations théâtrale des expositions de sculpture – dans le champ – ou encore des ateliers de construction en pierre sèche. D'autres animations sont spécifiquement organisées par l'équipe de la Ferme, tel les « soirées électro'dbal Â» au cours desquelles plusieurs DJ se succèdent pour faire danser des centaines de personnes sur un son électro, etc.

 

Loin des cadres attendus, la Ferme du Bonheur est donc une sorte de cour des miracles où l'on retrouve pêle-mêle autant d'activités artistiques que sociales – ainsi le « Noël clochard Â», organisé tous les ans offre à tous ceux qui le souhaitent la possibilité de passer un réveillon chaleureux au coin du feu - ou pastorales. Mais que l'on ne s'y trompe pas, nul aspect péjoratif dans ce terme, bien au contraire c'est proprement le mot miracle qu'il faut retenir. Car c'est bel et bien un miracle que de mener à bien un pareil projet avec des moyens si limités. Ça l'est aussi de parvenir à y faire vivre autant de projets apparemment distincts et d'y amener un public sans cesse renouvelé, mais toujours aussi varié. Ce miracle est rendu possible, années après années, par Roger des Prés, initiateur du lieu et personnage haut en couleur et par toute l'équipe qui s'est créée autour de ce projet, ainsi que par tous les bénévoles, les curieux ayant simplement « mis la main à la pâte Â», ainsi bien sûr que par tous les visiteurs et tous les artistes qui s'y sont produits.

 

Pour plus d'informations, et notamment le programme des prochains événements de la Ferme du bonheur, voir : http://lafermedubonheur.over-blog.net

 

 

Par Hugo Pietka

le 2 février 2014

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