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L'iran sous les projecteurs  

Chronique

 

Ainsi le cinéma â€‹iranien poursuit son irrésistible ascension. Une séparation, le nouveau film d'Asghar Farhadi, semble en être la tête de file.

 

Tout en finesse, ce film est une lente irruption au sein de la vie domestique d'un couple en instance de divorce. Chaque détail, chaque caractère est scrupuleusement travaillé de façon à rendre les multiples facettes d'une seule et unique personnalité dans leur plus fidèle réalité. Entre un père accusé de violences sur une femme enceinte, et une mère perdue dans son rôle de femme et d'épouse, se trouve la jeune Termeh qui va devoir faire un choix capital pour son avenir. Focus sur la trivialité domestique donc, qui tisse peu à peu une sorte de drame contemporain Ã  travers l'attention accordée aux détails. Ce film est par là même la découverte d'un pays en pleine transition, entre tradition et modernité. Les femmes s'y trouvent magnifiées, et le tchador, à défaut de les dissimuler, révèle leur douce sensualité. C'est d'ailleurs ce qui interpelle tout au long du film: le pouvoir réel et directif que possèdent les femmes en Iran qui, parfois, va jusqu'à porter atteinte à la virilité communément admise de cette société patriarcale. 

Ce film est donc un bouleversement des codes, bouleversement des à-priori occidentaux selon lesquels l'intégrité féminine serait déniée dans les traditions musulmanes. 

 

Bien que le chemin semble long dans l'évolution des mentalités, ce chef-d’œuvre de simplicité et de vérité semble poser la première pierre à un grand édifice. Il se fait en quelque sorte porte-parole d'un État en plein bouleversement.

 

Une séparation, Asghar Farhadi

2011, 114 minutes

 

par Manon Griboux​

le 11 avril 2014

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