Lyon fait la belle

Critique

 

Au mois de mars, le ciel de Lyon est dégagé. Et, malgré le froid, les rayons du soleil réchauffent la vague d'étudiants qui s'apprêtent à prendre le seul tramway qui les conduira en dehors du centre lyonnais, à Bron. L'Université Lumière Lyon 2 qui se situe à Bron est constituée de plusieurs dizaines de bâtiments d'aspect particulièrement urbain, qui reflète l'ouverture sur la modernité lors de sa construction en 1973 par René Dottelonde. Si on revient dans le centre de la ville, on découvre le deuxième bâtiment de l'université Lumière connu pour son architecture classique datant de la Renaissance et donc totalement différent du premier bâtiment. Situé sur les bords du Rhône, l'université bénéfice d'un véritable cadre esthétique. L'écart architectural qui existe entre ces deux bâtiments reflète l'ensemble de l'architecture lyonnaise. De fait, visiter la ville de Lyon, c'est visiter deux villes différentes séparées par la Saône, Lyon rive gauche et la Presqu'île. La ville est constituée d'un ensemble de monuments disparates qui font partie du patrimoine lyonnais et qui sont essentiellement situés sur la Presqu'île.

 

Lyon, patrimoine mondial

 

La ville étant membre de l'organisation des villes du patrimoine mondial, on y croise plusieurs espaces classés patrimoine mondial par l'UNESCO : la colline de Fourvière et ses sites antiques, le quartier du vieux lyon, mélange du syle médiéval et de la Renaissance italienne, la Presqu'île classique et hausmannienne, la colline de la Croix-Rousse, patrimoine urbain du XXe associé aux canuts, ces ouvriers tisserands de soie qui par leur révolte ont influencé les courants de pensée du XIXe siècle. Ce patrimoine riche comprend principalement des musées d'une architecture classique comme le Théâtre des Célestins ou le Palais de la Bourse. De tous les espaces lyonnais, la Cathédrale de Fourvière est le lieu qui offre le meilleur point de vue de la ville. En montant les nombreux escaliers à l'intérieur de l'église, on débouche sur une terrasse surplombant toute la ville, donnant une vue panoramique où l'on peut distinguer la séparation entre la rive gauche et la Presqu'île et la différence des styles architecturaux.

 

Traboules authentiques

 

De même, le quartier du vieux lyon apporte une spécificité lyonnaise peu répandue, celui des traboules. Les rues que nous connaissons aujourd'hui dans ce quartier sont les mêmes qu'au Moyen-Âge, et on a gardé leurs passages insolites. Les rues sont toutes parallèles et le passage entre deux bâtiments se fait par un système de galeries qui donnent sur une cour; toutefois certains de ces passages se font par les deux rues. Ainsi, ces passages que l'on appelle traboules permettent de traverser perpendiculairement plusieurs rues à la fois. Trouver les passages peut vite devenir un jeu de chasse. De quoi pimenter une visite touristique.

 

Place à la modernité

 

De l'autre coté de ce patrimoine culturel, on assiste à l'évolution de l'architecture de la ville vers une influence de plus en plus moderne. Ce qui est la rive gauche de Lyon qui, bien qu'elle ne fait pas partie du patrimoine lyonnais à proprement parler, démontre l'évolution architecturale influencée par la technologie et l'industrie qui habitent Lyon. Le quartier de la Part-Dieu qui comprend une gare, carrefour européen, et un des plus grands centre commercial d'Europe, est le quartier des affaires principal de la ville. Le quartier de Gerland et de Brotteaux font aussi partie de ces espaces qui ont évolué vers la modernité industrielle. Cette architecture est le vestige de rénovations, de préservation des monuments et du fait que Lyon n'a jamais été reconstruit au même endroit, préférant s'adapter au changement. Au fil des siècles et de l'évolution architecturale, les habitants se déplacent et construisent à l'extérieur, agrandissant ainsi la ville et participant à cet éclatement des styles. C'est ce qui fait de la ville de Lyon une ligne du temps, historique et urbaine, un livre d'architecture qui traverse tous les siècles et qu'on peut consulter en profitant de la promenade.

 

Par Clémence Germain

le 19 mai 2014